Red Meat

27 03 2012
Critique Comic

Red Meat

Découvrez un comic strip à l’humour noir

Parfois, la BD, c’est comme un bon steak saignant, ça se dévore tellement sa lecture devient addictive et bonne. Toutefois, attention, à ne reproduire les mêmes gestes qu’avec un steak, car le papier mâché, c’est pas top ! L’introduction du jour est nase avec un jeu de mots peu inspirés puisque la BD qui est présentée aujourd’hui s’appelle « Red Meat ».

 

Titre : Red Meat

Type : Comic Strip

Style : Humour

Nombre de tomes :

3 tomes (821 comics strip)

Auteur : Max Cannon

Site français qui recense les comics strip : Ici

Red Meat est une série humoristique de « comic strip » en 3 cases, réalisée par Max Cannon depuis 1989 dans un journal étudiant intitulé « Arizona Daily Wildcat », puis fut publiée plus tard dans le « Tucson Weekly ». Au total, plus de 80 magazines / journaux à travers le monde ont diffusé l’œuvre de Max Cannon. Une publication à l’étranger qui sera marquée par quelques changements curieux notamment en Finlande où Dan le livreur de lait devient un facteur.

Depuis 1998, l’auteur a publié 3 volumes reliés qui regroupent ses planches. L’auteur continue son œuvre, et compte désormais plus de 820 comics strip. En 1996, Max Cannon diffuse l’ensemble de sa production Red Meat sur la toile. Le site français « lapin » spécialisé dans le comic strip à humour noir s’occupe de la traduction pour notre plus grande plaisir.

Max Cannon présente un panel de protagonistes complètement tarés qui font le charme de Red Meat. L’auteur joue sur le registre de l’humour noir, et le fait très bien.

Vous suivrez le quotidien d’une trentaine de personnages malsains, et dérangeants à travers de mini-sketchs. Notons qu’en règle générale, les comic strip se contentent d’un ou deux personnages centraux avec un univers qui gravite autour, alors que Red Meat, chaque protagoniste est mis en valeur (ou pas).

Parmi les personnages les plus récurrents, on retiendra Dan le livreur de lait, un véritable sadique et alcoolique qui aime écraser les chats, répondre à son patron et qui charrie sans arrêt les enfants dont Karen.

Karen est une jeune fille qui à la base trouve le personnage de Dan, odieux, puis se formera entre les 2 protagonistes une sorte de lien de complicité qui les opposent constamment. Karen n’est pas méchante, mais entre petit à petit dans le jeu de Dan.

On trouve également Earl, un psychopathe atteint de multiples personnalités ayant d’étranges rêves et fantasmes, d’autant plus qu’il est atteint du complexe d’œdipe.

Il y a également la famille Ted (père, mère, fils) qui représente un peu la famille typique Beauf en puissance 1000. Ted tente d’être le mari et le paternel idéal (sauf que ce n’est pas le cas), il aime prendre des bains avec les poissons rouges parce qu’ils lui chatouille la b… La mère ne donne jamais un bon conseil, et le fils est complètement parano.

Moins récurrent, on trouve également d’autres personnages qui font le charme de Red Meat à l’instar du duo Prêtre/Dieu. Le prêtre est ici dévoué à sa religion, avec un Dieu « j ‘men foutiste ». Nous avons également le pauvre Johnny tête de citron qui est la victime du quartier par son physique peu attrayant, mais aussi sa très grande naïveté.

N’oublions par Spuderman, une parodie de Superman ayant des super pouvoirs, mais qui ne bouge pas le petit pouce pour aider son prochain, et se contente juste de donner des conseils bidons. Enfin, la statue moaï prête à partager son immense savoir sur l’univers, mais que tout le monde ignore pour lui poser des questions totalement secondaires et égoïstes.

La force de Red Meat, comme la majorité des comic strip, c’est son humour. Bien que certaines vannes demeurent moins bonnes que d’autres, la richesse des protagonistes apporte une variété de situations, et évite la monotonie pour le lecteur. Un humour piquant comme on les aime.

Certains reprocheront à l’auteur de ne pas se fouler puisque celui ci ré exploite quasiment sans arrêt les mêmes dessins, les mêmes plans depuis les débuts de la BD. Sur une trentaine de situations, approximativement, sur 2400 cases, il y a certainement 2200 cases reprises au moins 2 fois… Et pourtant, cette répétition des dessins apporte un charme indéniable à Red Meat.

Ce système permet d’instaurer une sorte de comique de répétitions, mais permet également de se baser sur une sorte de combinaisons du pouvoir de l’image et des mots combinés. En gros, une même case décrit des milliers de situations possibles, et bien que le dessin ne change absolument pas, on a pourtant la sensation de voir le personnage s’énerver, rire ou autre…

Ironiquement, alors que le concept de répétitivité nuit aux œuvres ; ici, ce n’est pas le cas, bien au contraire, ceci fabrique même une ambiance particulière à ce titre.

On remarque que Max Cannon aime réaliser des allitérations à travers le titre de chacun de ses comics strip (fort difficile à traduire). D’ailleurs, le personnage de Earl ressemble étrangement à deux célèbres écrivains qui utilisaient régulièrement des allitérations à travers leurs écrits : Charles Baudelaire et Edgar Allan Poe. D’ailleurs, outre leur métier commun, il faut savoir que Baudelaire a réalisé la traduction du poème narratif « le Corbeau » écrit à l’origine par Edgar Allan Poe. Autre point commun, les lettres de EARL s’avèrent présentes dans les noms et prénoms des 2 célèbres écrivains. D’autant plus qu’Earl, est à l’image du corbeau, un personnage lugubre.

 Oui, je sais mon montage fait pitié

Un comic strip communautaire ?

Max Cannon est l’un des premiers artistes de la BD qui a compris que le web représentait un formidable outil pour se faire connaître. En effet, l’artiste propose dès 1996 l’ensemble de ses comics strip sur la toile, et il continue toujours leur diffusion.

Mieux encore, il autorise et encourage les gens à traduire son œuvre. Ainsi, des teams française, italienne, espagnole, tchèque, slovaque… profitent de la générosité de l’artiste pour faire connaître son œuvre.

Du fait de son style de dessins peu varié marchant essentiellement sur les dialogues, une communauté anglophone nommée « Red Meat : Construction Set » s’est formée afin que tout le monde puisse faire son comic strip « Red Meat ». Les créateurs du site proposent un outil très simple d’accès, où chacun d’entre nous peut reprendre un ou deux personnages de Red Meat pour inscrire les dialogues de notre choix.

Grâce à ce procédé, l’univers de Red Meat s’est enrichi de 2500 comic strip supplémentaires allant du très mauvais, à du très bon. Une fois, votre comic strip créé, vous le soumettez à la communauté, qui prend le soin de voter et de donner son avis. En règle générale, les créateurs tentent de respecter l’univers de Red Meat, et une charte bien particulière a été établie afin d’éviter certains abus (notamment autour de Dan le livreur de lait).

L’auteur n’a pas ignoré ce site, bien au contraire. Il lui arrive parfois de mettre en avant sur son site ces comics strip qu’il a préféré en indiquant le créateur en question. Un aspect suffisamment rare à souligner permettant de rapprocher l’artiste de ses fans.

Conclusion

Comme le dit une expression, « une image vaut mieux que mille mots ». Il est difficile de trouver les mots pour illustrer l’œuvre en question, et je vous invite donc à lire les quelques comics strip présents sur cette page, mais ainsi que d’autres sur le site de lapin. Red Meat fait partie des meilleurs Comics Strip que j’ai pu lire grâce à son humour sadique et ses personnages complètement tarés.

Les +

  • L’humour
  • Les personnages
  • Terriblement addictif
  • Comic strip communautaire

Les –

  • Parfois irrégulier

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